Une introspective du changement le plus attendu de la cryptosphère

Il y a eu beaucoup de bruit à propos d'Ethereum dans la cybersphère en ce moment autour de quelque chose surnommé : "The Merge". C'est inquiétant, n'est-ce pas ? Presque comme un concept sorti du film Matrix ?

En fait, il s'agit d'une avancée technologique très attendue pour la cryptosphère, qui complète le passage de la monnaie virtuelle à ce que nous appelons "Proof-of-Stake".

La raison principale pour laquelle la "Proof-of-Stake" est si importante est que la transition devrait réduire la consommation d'énergie d'Ethereum de 99,95 %, selon la Fondation Ethereum. En effet, la consommation d'énergie est un problème majeur pour les crypto-monnaies. On dit que le bitcoin à lui seul "consomme actuellement une quantité d'électricité estimée à 150 térawattheures par an, soit plus que le pays tout entier de l'Argentine, qui compte 45 millions d'habitants" (Columbia Climate School, 2022).

Mais, si "The Merge"" n'est pas un infâme complot de fin du monde, vous vous demandez peut-être "Comment ont-ils réussi à réduire de façon radicale leur consommation d'énergie?". Eh bien, ils ont accompli cet exploit en faisant passer l'ethereum de son modèle actuel de “Proof-of-Work” au modèle de “Proof-of-Stake”. Mais qu'est-ce que cela signifie ?

Le modèle Proof-of-Work consiste à ce que des machines résolvent une énigme mathématique difficile pour créer une séquence unique de chiffres, conduisant à la création d'un nouveau "bloc" de crypto-monnaies. Ce processus est appelé "minage", et les personnes qui le font sont des "mineurs".  À notre connaissance, il n'existe pas de meilleure méthode pour résoudre cette énigme que d'essayer des nombres aléatoires, l'un après l'autre, et de recalculer la séquence à chaque fois. C'est un processus long et coûteux en termes de ressources informatiques ! Ces mineurs consomment de l'électricité à travers leurs machines à miner en échange d'une récompense financière.

Le modèle Proof-of-Stake est très différent. Plutôt que de mettre les mineurs en compétition les uns avec les autres pour créer le prochain bloc, le prochain mineur est désigné à l'avance, par une sorte de loterie. Le gagnant de la loterie vérifie les transactions et atteste de leur validité, avant d'ajouter le bloc à la chaîne.

Cependant, la loterie n'est pas complètement aléatoire. Les utilisateurs doivent verser un acompte pour pouvoir participer, ce que l'on appelle le "staking". Un utilisateur a plus de chances d'être choisi s'il met en jeu plus de crypto-monnaies et s'il détient la monnaie depuis plus longtemps. Cela a un certain sens, car cela récompense les utilisateurs qui sont fortement investis dans le système et qui sont donc censés respecter les règles. S'il s'avère qu'un utilisateur a falsifié des transactions, il peut même être pénalisé en se voyant retirer une partie ou la totalité de sa mise.

En évitant de faire travailler les mineurs en parallèle, le “Proof-of-Stake” est beaucoup plus économe en énergie, et donc plus écologique, que le “Proof-of-Work”. Mais d'un autre côté, il devient plus difficile de garantir qu'un utilisateur "riche" ne profite pas de sa situation pour falsifier les comptes.

Outre les avantages écologiques attendus, quels sont les autres impacts que l'on peut attendre de "The Merge" ?

Premièrement, Ethereum pourrait désormais être conforme aux normes environnementales, sociales et de gouvernance d'entreprise (ESG). Cela pourrait ouvrir les portes à des institutions soucieuses de la réglementation et désireuses d'explorer l'écosystème Ethereum. Bien sûr, il y a une variété d'autres barrières réglementaires et techniques à franchir avant de s'attendre à une adoption généralisée.

Deuxièmement, "The Merge" diminue la quantité de nouvel Ethereum émis au fil du temps, car le nouveau système ne génère pas autant de nouvel Ethereum pour récompenser les mineurs. Cela conduit à environ 95 % de moins de nouvel Ethereum entrant sur le marché sous Proof-of-Stake par rapport à Proof-of-Work.

Troisièmement, cela pourrait réduire la barrière d'entrée pour les nouveaux utilisateurs. Participer en tant que validateur ne nécessitera plus de fermes minières entières avec des pans entiers d'ordinateurs et des cartes graphiques très puissantes. Cependant, il faudra davantage d'actifs financiers pour commencer. Ce changement rendra-t-il le réseau plus décentralisé et plus résistant aux attaques, ou les utilisateurs d’Ethereum les plus riches exploitent-ils le système pour s'enrichir ? Nous verrons bien...

Quatrièmement, “The Merge” fait d'Ethereum une alternative écologique au BitCoin. Pour l'instant, le Bitcoin restera le réseau de preuve de travail éprouvé, tandis que l'Ethereum sera alimenté par le mécanisme relativement nouveau de Proof-of-Stake, efficace sur le plan énergétique. Mais étant donné que le Bitcoin a actuellement 15 fois plus de valeur que l'Ethereum, ce dernier commencera-t-il à rivaliser avec son cousin crypto dominant ?

En résumé, The Merge représente un tournant fondamental dans l'histoire des crypto-monnaies. En s'attaquant à l'un des plus grands défis de la crypto, elle pourrait ouvrir de nouvelles opportunités pour les personnes intéressées par les crypto-monnaies mais hésitant à investir en raison des conséquences environnementales.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les crypto-monnaies, leur fonctionnement et leur signification pour la société actuelle, consultez notre jeu éducatif intitulé Blockchain Battle.

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